L’Allemagne est-elle de nouveau contaminée par l'antisémitisme?
Des « poèmes » antisémites, des débats contre la circoncision, un business florissant avec Téhéran, .. tant de choses qui tendent à penser que l’Allemagne est hypocrite
Ulf Dunkel, un précurseur du Parti vert, vient de publier des poèmes contre les Juifs. Dans une allégation de sacrifices humains, il appelle ceux qui circoncisent leurs fils de « con*** » et de «fanatiques aveugles» qui refusent d’entendre « ce que les bébés vous disent … en hurlant toutes leurs tripes. »
Dans un autre, Dunkel dit que le mohel «mutile, circoncit à la fois les droits et le prépuce ».
C’est un retour à « Das Kapital », l’œuvre maitresse de Karl Marx qui attaque » les Juifs intérieurement circoncis ».
Il y a quelques mois, le lauréat allemand du prix Nobel de littérature, Günter Grass a publié un poème intitulé « Was gesagt werdenmuss» ou « Ce qui doit être dit», dans lequel il accuse la «puissance nucléaire d’Israël » de « mettre en danger la paix du monde ». Selon Grass, Israël prévoit d’anéantir le peuple iranien («nous pourrions être les fournisseurs d’un crime qui peut être prévu»). L’opinion publique allemande a aimé le poème, parce que Grass a attisé les flammes de la haine du Juif allemande d’une manière très confortable. Qui mieux que le plus célèbre anti-fasciste accusant les Juifs après la Shoah?
Selon la même « logique », Norbert Blum, ancien ministre chrétien-démocrate allemand, accuse Israël de « Vernichtungskrieg » contre les Palestiniens, une expression nazie pour qualifier une «guerre d’extermination».
Dans la liste 2012 des plus grands antisémites que vient de publier le Centre Simon Wiesenthal, il y a Jakob Augstein, le rédacteur en chef de l’hebdomadaire Der Freitag et un chroniqueur respecté du magazine Spiegel. Henryk Broder, un essayiste juif bien connu en Allemagne a qualifié Augstein de « petit Streicher » qui « a seulement manqué l’occasion de faire carrière à la Gestapo parce qu’il est né après la guerre ».
Pourquoi l’opinion publique allemande, incarnée par les trois personnalités mentionnées ci-dessus, inclue une fois de plus des éléments qui envisagent un monde débarrassé de l’Etat juif? C’est la nouvelle obsession juive allemande.
Dans un pays ayant une petite communauté juive, sur une population totale de 82 millions de dollars, il n’y a pas un jour qui se passe sans qu’un journal ou un programme télévisé ne traite des affaires israéliennes ou juives. Les livres sur des sujets juifs se vendent très bien, les études juives font leur apparition dans les universités, et les concerts klezmer sont à la mode.
L’Holocauste est étudié dans les écoles allemandes plus que dans tout autre pays, excepté Israël. En 1966, le premier institut de recherche sur l’histoire juive a été créé à l’Université de Hambourg. Aujourd’hui, il est impossible de trouver un établissement d’enseignement supérieur qui ne propose pas d’études juives.
L’Allemagne ne pouvait pas obtenir assez de Juifs: chaque Juif qui s’installait en Allemagne prouvait que le pays avait changé, qu’il avait rompu avec son passé pour toujours. Si les Juifs en Allemagne ont confiance à nouveau, quelle raison pourrait avoir d’autres nations à se méfier des héritiers de Hitler, Himmler et Goebbels?
Pour beaucoup d’Allemands, les victimes de la solution finale est le peuple allemand…
Et voici l’un des résultats de cette obsession. En Allemagne, il est courant de penser que les victimes de la solution finale ne sont pas les Juifs, mais le peuple allemand, qui s’est privé de tant de génies, de prix Nobel et d’interprètes de Wagner.
Tous les gouvernements ont été plus ou moins proches de personnalités anti-israéliennes. En 2008, le gouvernement allemand a été profondément impliqué dans le financement d’une conférence où le vice-ministre des Affaires étrangères iranien, Mohammad Ali Larijani, a appelé à la destruction des Juifs.
En 2009, l’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder a rencontré le président Ahmadinejad à Téhéran. Schröder avait également des entrevues avec le ministre des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki, qui a ouvert la conférence « Le monde sans le sionisme » à Téhéran et a jeté le doute sur la «version officielle de l’Holocauste».
Il y a deux ans, le président allemand de l’époque Horst Kohler a donné la Croix du Mérite fédéral, l’une des récompenses les plus importantes du pays, à l’avocate Felicia Langer, qui assimile Israël à l’Allemagne nazie.
L’an dernier, la ville de Francfort a invité Alfred Grosser à prononcer un discours lors de la commémoration de la Nuit de Cristal. Grosser y a comparé son traitement par les nazis dans les années 1930 avec la politique d’Israël envers les Palestiniens….
Le business allemand avec Téhéran, l’idéologie anti-sioniste de son élite, et l’abus de l’Holocauste font partie de cette nouvelle obsession antisémite qui est en hausse en Allemagne.
Traduit à partir d’un article de Giulio Meotti, journaliste et écrivain. Il est l’auteur du livre «Une nouvelle Shoah », qui met en exergue les histoires personnelles des victimes du terrorisme d’Israël. Il écrit actuellement un livre sur le Vatican et Israël
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