Objectif : 42.000 olim de France d’ici fin 2016

Objectif : 42.000 olim de France d’ici fin 2016

Par Muriel Nabet

Le ministère de l’Alyah et de l’Intégration planche actuellement sur un programme triennal qui débute dès 2014 ayant pour ambition l’immigration de 6.000 olim français la première année, 12.000 pour 2015 et 24.000 pour la seule année 2016.

La première étape va consister en une reconnaissance (enfin !) de diplômes qui jusque-là ne l’étaient pas, notamment les diplômes du corps médical, comme les ophtalmologistes, les opticiens et les kinésithérapeutes mais encore celui des conseillers fiscaux.

Le gouvernement va augmenter le budget consacré à l’Alyah de France de manière à faciliter leur arrivée en Israël.

Au cours de l’année 2013, selon le constat du gouvernement israélien, des dizaines de milliers de français de confession juive ont quitté le pays mais seulement 3.000 à destination d’Israël, les autres ayant préféré, Londres, le Canada ou les Etats-Unis. Les dirigeants israéliens ont compris qu’il s’agit là d’une opportunité historique et que l’Etat doit tout mettre en œuvre pour remédier aux problèmes d’emploi et d’éducation, entre autres, pour faire d’Israël LA destination naturelle et privilégiée des juifs de France. Selon ces informations, le gouvernement souhaite concentrer ses efforts sur une aide au logement, la formation, ou la reconversion, professionnelle et l’éducation.

Ces intentions sont louables et il était temps pour les autorités israéliennes de réagir face à ce départ important des juifs de France lié à la crise économique d’une part et d’autre part au changement profond que connait la société française qui s’exprime par des actes antisémites violents à répétition, parfois tragiques comme à Toulouse.

Au-delà des décisions du gouvernement, les candidats à l’Alyah doivent eux aussi se poser les bonnes questions avant de choisir, notamment, leur futur lieu de villégiature ici en Israël. Très souvent, les olim francophones privilégient les villes balnéaires sans se demander si le tissu économique de la ville où ils s’installent est à même de leur fournir du travail. Or, très vite, pour tous ceux qui sont à l’âge actif, l’emploi devient LA préoccupation principale. Les juifs de France doivent absolument étudier AVEC RIGUEUR les perspectives professionnelles que peut leur offrir la zone où ils veulent habiter s’ils ne veulent pas voir leurs éventuelles économies fondre comme neige au soleil et sombrer dans la précarité.

Outre Jérusalem qui, en tant que capitale, offre de nombreuses opportunités d’emploi, la région Centre, avec en particulier les villes de Ramat Gan, Peta’h Tikva, Kfar Saba et Hertzelya, est une véritable pépinière d’emploi. Mais une autre ville, située à une heure de route en train ou en voiture de Tel Aviv, a sans aucun doute un avenir prometteur puisque le gouvernement a décidé d’en faire la capitale cybernétique du pays, Béershéva. Dans les deux années à venir, l’ensemble des services de renseignements et de communications de l’armée vont être transférés dans la capitale du Néguev et un parc high tech, avec des entreprises de pointe, a ouvert ses portes récemment. Son hôpital, Soroka, de renommée internationale est le premier employeur de la région sud, puisqu’il emploie plus de 4.000 salariés, et certains des professeurs qui y exercent sont parmi les mieux rémunérés du pays.

En matière d’éducation, les olim doivent s’adapter au système scolaire israélien où les contrastes sont plus marqués qu’en France, puisqu’une école laïque n’a quasiment aucune restriction en matière vestimentaire, si ce n’est l’obligation de porter un tee-shirt avec le logo de l’établissement et, à l’opposé, une école orthodoxe exige une tenue vestimentaire très difficile à accepter pour les ados français. Vous l’avez compris, il n’y a pas vraiment de mesure et le courant qui convient le plus souvent aux francophones est l’enseignement public religieux (mamla’hti dati) qui est un compromis entre ces deux extrêmes.

Mais l’essentiel à savoir, en matière d’éducation pour ces futurs olim, est d’être conscient que, contrairement aux idées reçues, et tenaces, de ces mêmes immigrants, le niveau scolaire en Israël, pour le secteur hébraïsant, est largement supérieur au niveau français, notamment en maths, anglais, informatique et physique. Une alyah bien préparée doit donc prendre en compte de nombreuses heures de cours particuliers dans ces matières avant le départ mais, bien sûr, ici en Israël.

Quoi qu’il en soit, la qualité de vie et le quotidien palpitant de ce pays viendront édulcorer les difficultés, parce qu’il ne fait aucun doute que le bonheur de vivre ici vous permettra de supporter plus légèrement bien des épreuves.

Ne tardez plus, on vous attend !